C’était il y a 15 ans… La vague de froid qui reste gravée dans toutes les mémoires
Une fin novembre déjà très hivernale
L'hiver avait commencé de façon particulièrement précoce en France à la fin de l'année 2010. En effet, celui-ci n'avait même pas attendu le début de l'hiver météorologique (1er décembre) pour envahir une partie de la France. Dès la fin du mois de novembre, un blocage anticyclonique s'était mis en place entre l'Islande et la Mer du Nord tandis que les dépressions circulent vers l'Italie, engendrant la mise en place d'nu flux de nord à nord-est froid et humide sur notre pays.
Situation observée sur le continent européen le 28 novembre 2010 - via wetterzentrale.de
Ainsi, le froid s'est rapidement installé sur une large partie de la France avec la survenue de plusieurs épisodes neigeux notables. Le 27 novembre au soir, on relève jusqu'à 10cm de neige du côté de Dunkerque suite à de fortes averses. Le 28, une zone de neige se forme sur les Pays de la Loire et prend de l’ampleur en se dirigeant vers l’Orléannais puis le sud de l’IDF et de la Champagne. Il tombe 15 à 20 cm de neige collante près d’Orléans (un record depuis la 2eme guerre mondiale) et 2 à 8 cm de neige sur le sud du 91 et surtout du 77.
20cm de neige près d'Orléans à la fin du mois de novembre 2010 - Robin Richard
Au matin du 30 novembre, les températures minimales descendent particulièrement bas sur la moitié nord et l'est du pays. On relève jusqu'à -16,8°C à Guillon (28), -15,3°C à Orléans (45), -13,4°C à Châteaudun, -13°C à Luxeuil (70), -12,6°C à Mulhouse (68), -11,4°C à Blois (41), -11,3°C à Chartres (28).
Un début décembre restant très hivernal !
Le début du mois de décembre 2010 se déroule dans la continuité de la fin novembre : froid et humide sur une bonne partie de la France. Les épisodes neigeux en plaine se succèdent un peu partout. L'un des plus impressionnants est l'épisode du 1er décembre 2010 sur Rhône-Alpes. Des chutes de neige abondantes se bloquent en effet durablement sur la région en apportant des quantités parfois remarquables. On relève par exemple jusqu'à 38 cm à Chambéry, 27 cm à Grenoble, 25 cm à l'aéroport de Lyon St-Exupéry, 22 cm à Ambérieu ou encore 17 cm à Saint-Etienne !
Plus de 40 cm de neige à La Motte-Servolex (73) en plaine le 1er décembre 2010 - via infoclimat.fr
C'est également du côté de la Manche, entre le nord de la Bretagne et le Cotentin que les quantités de neige se montrent parfois exceptionnelles. ! En effet, un flux de nord-est très froid et humide se met en place avec une succession d'averses de neige durant plusieurs jours, notamment sur le Cotentin et sur le nord de la Bretagne où les quantités de neige au sol atteignent parfois les 50 centimètre, paralysant la circulation !
50 centimètres de neige à Hardinvast (Manche) le 2 décembre 2010 - via infoclimat.fr
Si ces deux épisodes sont les plus notables, d'autres régions françaises sont également concernées par les chutes de neige durant ces premiers jours de décembre comme le nord de l’Auvergne, la Franche Comté et la Bourgogne ou encore la région parisienne. C'est d'ailleurs sur la région parisienne que le troisième épisode neigeux notable de cette première décade de décembre fut observé.
Le mercredi 8 décembre 2021, une dépression se creuse dans le golfe de Gascogne et remonte en direction du nord-est de la France. Au sud du centre dépressionnaire, un air très doux est advecté avec 20°C dans le sud-ouest et 18°C à Lyon ! En revanche, c'est un air très froid qui s'engouffre au nord de la dépression avec des températures bloquées près du 0°C dans le nord de la France. Au milieu de cet impressionnant conflit de masses d'air, une zone de précipitations très active se forme entre les Pays de la Loire et le nord-est et la neige s'invite durablement en plaine. C'est notamment sur l'Île-de-France que les chutes de neige les plus intenses se mettent à tomber durant la journée alors que tout le monde est déjà parti travailler.
Paris sous une véritable tempête de neige le mercredi 8 décembre 2010 - photos Vincent Haefliger & Clément Marty
On mesure localement jusqu’à 18 centimètres de neige vers Meudon et sur le nord de la Seine-et-Marne, 13 cm à Trappes ou encore 11 cm à Paris-Montsouris. Rapidement, la pagaille se généralise avec des axes routiers devenant parfois impraticables. Une véritable paralysie routière se met en place avec jusqu'à 350km de bouchons cumuls dans et autour de Paris. Des milliers de salariés franciliens passent la nuit au bureau, dans des centres d’hébergement, chez des amis ou à l’hôtel. D'autres doivent abandonner leurs véhicules sur le périphérique devenu totalement impraticable ! Cette situation aura d'ailleurs des répercutions jusque dans la politique française.
Un redoux sera ensuite observé durant les jours suivants sur la France, avant que le froid n'envahisse de nouveau le pays autour de la mi-décembre comme vous pourrez le lire dans notre chronique depuis 1850 >>
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