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Un début d'hiver très chaud au Moyen-Orient et un constat alarmant

Alors que l’hémisphère nord entre dans la saison hivernale, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient vivent des épisodes de chaleur totalement inédits pour un mois de décembre. Ces événements ne sont pas de simples anomalies : ils s’inscrivent dans une tendance profonde que les scientifiques observent depuis des années. Le texte qui suit revient sur ces records, mais aussi sur le constat alarmant dressé par l’Organisation météorologique mondiale sur l’avenir climatique de la région.

 

 

33 à 35°C début décembre : records de chaleur en Afrique du Nord et au Moyen-Orient

 

Alors que l’hiver devrait être bien installé, plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient connaissent des pics de chaleur exceptionnels, dignes du printemps. 
Ces derniers jours, les records de température tombent à un rythme effréné : Shalatin, en Égypte, a enregistré un record absolu pour un mois de décembre avec 33 °C lundi 8 décembre, tandis qu’Abou Simbel a établi un nouveau record mensuel à 32,8 °C vendredi 5 décembre. Il a fait aussi jusqu'à 35°C à Jeddah, en Arabie Saoudite.
Les Émirats arabes unis ont également connu une matinée exceptionnellement chaude lundi, avec 26,1 °C, et la Turquie a enregistré 19,6 °C dimanche matin.  
Même dans des régions habituées à des températures élevées, ces valeurs sont anormales, dépassant souvent de 8 à 10 °C les moyennes saisonnières.

 

Températures maximales enregistrées dans la journée du 8 décembre 2025 sur une partie du Moyen-Orient - Ogimet

 

 

Une région qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde

 

Ces records surviennent peu après la publication d’un rapport alarmant de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).  Selon ses experts, les pays du monde arabe, du Maroc à l’Iran, ont connu leur année la plus chaude jamais enregistrée en 2024.

Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM, a averti : « Les températures augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale. La région est confrontée à des vagues de chaleur extrêmes qui mettent à rude épreuve la société, affectant la santé, l’agriculture et l’économie. »

L’OMM souligne que les températures dépassant 50 °C deviennent de plus en plus fréquentes en été (notamment l'été dernier), rendant la vie insoutenable pour les humains, les écosystèmes et les infrastructures.

En 2024, la température moyenne de la région a déjà dépassé d’environ +1°C la norme 1991–2020 (30 ans).  Si les émissions de gaz à effet de serre restent au niveau actuel, une hausse de +5 °C est attendue d’ici 2100.  De telles augmentations auraient des conséquences désastreuses sur la vie dans ces pays, déjà parmi les plus vulnérables au stress hydrique au monde.

 

Évolution la température (écarts à la moyenne 1991-2020) depuis 1940 au Moyen-Orient - ClimateReanalyzer.org

 

Évolution la température (écarts à la moyenne 1991-2020) depuis 1940 sur l'ensemble de la planète - ClimateReanalyzer.org

 

 

Sécheresse extrême, mais aussi pluies torrentielles

Le rapport souligne que la région est confrontée à des défis climatiques multiples.  Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie subissent également une sécheresse historique, avec six saisons consécutives de faibles précipitations.  À l’inverse, des pluies torrentielles sans précédent ont entraîné des crues soudaines en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et à Bahreïn.  Entre 2000 et 2019, le nombre de catastrophes climatiques a augmenté de 83 % par rapport aux deux décennies précédentes.  En 2024, près de 3,8 millions de personnes ont été touchées et plus de 300 décès ont été déplorés.

Malgré les défis, une lueur d’espoir : 60 % des pays arabes disposent aujourd’hui d’un système d’alerte météo précoce, surpassant ainsi la moyenne mondiale.  Ils investissent également massivement dans le dessalement de l’eau, la réutilisation des eaux usées, l’amélioration des systèmes d’irrigation et la construction de barrages.  Cependant, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) met en garde : face à l’ampleur du réchauffement climatique actuel, ces efforts restent largement insuffisants.

 

 

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Auteur : Guillaume Séchet

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Bruxelles